Fred Brouard naît le 28 Avril 1944 à Caen en Normandie. Il est le benjamin d’une famille nombreuse. Son père cheminot conduit les trains entre Paris et Cherbourg; il l’emmène parfois à Paris où ils visitent les musées.
Avec sa mère, il se promène souvent sur les plages normandes pour lesquelles il gardera une passion intacte. Très solitaire, il se crée un monde imaginaire dont il se défera difficilement. Ascolaire, il refuse à quatorze ans de retourner en classe; par dispense il passe trois mois aux Beaux-Arts de Caen, puis décide de rester un an chez lui à peindre, sculpter, lire tout ce qu’il trouve sur l’art. A seize ans il est admis aux Beaux-Arts de Rouen où il suit un enseignement classique dispensé par le peintre Savary et le sculpteur Leleu. Il réussit le concours d’entrée à l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, s’installe dans la capitale, se marie, sa fille aînée Cécile naît en 1964. Il gagne sa vie grâce à de petits boulots, tout en suivant les cours des Beaux-Arts où il entre dans l’atelier de Henri-Georges Adam. Celui-ci l’encourage à persévérer dans la sculpture. Il prend alors la décision de vivre seul dans une chambre du Quartier Latin où il veut travailler ses recherches qui se bornent à de petites sculptures en plâtre faute d’argent.
En 1966, il rencontre sa seconde femme Annie, leur fille Juliette naît en 1967. Il devient l’assistant de sculpteurs confirmés dont Alicia Penalba qui le prend en amitié : il contribue à la réalisation de nombre de ses projets, découvre avec elle les techniques de fonderie et de travail de polyester. Penalba qui le sait sans atelier et ayant peu de moyens, l’incite à créer des bijoux d’art qui seront, lui dit-elle, des maquettes de sculpture, qu’il pourra faire fondre en bronze; elle lui permet de les exposer en 1970 à l’Exposition Internationale de bijoux d’Art Contemporain de Montréal.
Il est invité pour la première fois aux grands salons parisiens en 1971. En 1973, il obtient un atelier à la maison des Artistes de Nogent sur Marne; commence une longue période d’amitié et de confrontation avec ses collègues. Par l’intermédiaire de John Craven, il fait la connaissance d’Emilio Marccioni, qui possède boulevard Saint Germain un magasin de décoration «SANTANGELO », et recherche des sculpteurs capables de créer du mobilier sculpture en bronze; ce sera le début d’une longue collaboration. Il peut enfin réaliser son rêve de s’attaquer à toutes les possibilités qu’offre le matériau. Il expose avec la Nouvelle Ecole de Paris grâce à Denys Chevalier, président du salon de la Jeune Sculpture, ainsi qu’à New-York à la galerie Sonnabend.
En 1974, il expose pour la première fois au Salon Grands et Jeunes d’Aujourd’hui, et dans de nombreuses villes de provinces. Il obtient le prix « Signatures ». Il est invité en 1975 à la Biennale de Padoue » expose à Lausanne. En 1976, il acquiert à Verneuil sur Seine dans les Yvelines une petite maison avec un jardin où il construit son atelier; il espère y trouver de nouvelles forces, ses relations avec le groupe de Nogent étant devenues pesantes. Il participe à de nombreuses expositions de groupe. Il fait polir ses bronzes chez un artisan, meilleur ouvrier de France, Louis Privat, qui lui transmet le souci de la perfection.
En 1977, il continue à participer aux grands salons parisiens, obtient le prix de sculpture de l’Adac, est demandé comme membre du jury du prix « Signatures », essaie en vain d’organiser un semblant de vie artistique à Verneuil sur Seine.
En 1978 a lieu sa première exposition personnelle à l’Espace Ecureuil à Paris. Il participe à l’Exposition Internationale du Vaudreuil, expose à Heidelberg dans la galerie d’Harmut Schwarzkopf. En 1981, il expose à Djeddah en Arabie Saoudite au salon d’Art Sacré de Paris.
En 1982, il participe au Salon de mai à l’Espace Cardin, au salon d’Automne, à la Première Biennale Européenne de sculpture.
En 1983, il est choisi pour créer le trophée de la Chambre Syndicale des Importateurs d’Automobiles pour la rencontre « Prestige Automobile–Haute Couture ». Le Fond National d’Art Contemporain lui achète une sculpture monumentale. Il expose à la Biennale de Murska Zobota et réalise une sculpture pour la ville de Houilles.
En 1984, année de transition, il obtient un atelier de la ville de Paris dans le 15ème arrondissement.
Il expose au salon du Bourget.
En 1986, il expose ses bijoux au Musée d’Art Moderne de Paris, est invité au Forum CE de la Villette.
En 1987, il commence à vendre à Drouot dans le cadre d’enchères consacrées à certains sculpteurs contemporains, à l’initiative de Maître Eric Couturier.
En 1988, il crée des bijoux en bois et bronze pour la collection du couturier Sen Cumali.
En 1989, il expose pour la seconde année consécutive à la Galerie Atlantide et prépare une ex-position personnelle sur le thème des « Oiseaux Mécaniques », qui a lieu à la Galerie de l’Odéon en 1990, saluée unanimement par la critique comme la consécration de la recherche de Fred Brouard sur le mouvement et le bois.
En 1991 et 1992, il participe à nouveau, à de nombreuses expositions de groupe, notamment à Evreux à l’initiative du Conseil Général de l’Eure, au Saga, et chez Art Actuel à Paris, il reçoit beaucoup de ses collectionneurs dans son atelier, qui lui demanderont quelquefois, à sa grande surprise, de faire fondre en bronze de superbes pièces en bois exotiques.
En 1993, il réalise à la demande du Conseil Général de l’Ain, un relief monumental de douze mètres en acajou pour la ville de Bourg en Bresse, accueilli chaleureusement par le public et la presse locale. Il est invité à Tahiti et en revient ébloui par la flore et surtout la faune aquatique, il ressort de ses plongées, émerveillé par les espèces qu’il découvre.
En 1994 et 1995, il voyage aux Antilles et en Egypte où il continue ses explorations sous-marines et expose chez Art Actuel où l’invite périodiquement Anne Kron qui a toujours aimé, défendu et vendu son travail.
1996 est une année de recherche sur le thème du Don Quichotte de Cervantès, à l’instigation de A. Paul de l’association Hispania, de là va naître une kyrielle de Don Quichotte de toutes sortes, tailles et matières et de Dulcinée très spéciales, cette année verra aussi la création d’une immense sculpture table en bronze pour la salle à manger d’un manoir de Touraine.
En 1997, il participe au salon Comparaisons, mais sa plus grande joie va être la naissance, le 2 Août de Justine, la fille de Juliette, il crée pour elle une série de jouets en bois drôles et beaux à la fois, qui sont de vraies sculptures.
De façon peut être prémonitoire, 1998 est l’année du retour aux sources, il fait de fréquentes allées et venues en Normandie, où il voit très souvent ses parents, visite ses amis d’enfance; il y rencontre Mireille Declercq qui l’expose dans sa galerie, le fait participer à différentes exhibitions normandes, lui propose l’exposition à l’Agence Centrale de la Société Générale de Paris pour laquelle il entreprend une série de nouvelles pièces qui resteront à l’état d’ébauches…. le cancer l’a emporté le 2 mars 1999.